Mt 7, 12
Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes.
[1]
Job prit la parole et dit : [2]
J'ai souvent entendu pareilles choses ; Vous êtes tous des consolateurs fâcheux. [3]
Quand finiront ces discours en l'air ? Pourquoi cette irritation dans tes réponses ? [4]
Moi aussi, je pourrais parler comme vous, Si vous étiez à ma place : Je vous accablerais de paroles, Je secouerais sur vous la tête, [5]
Je vous fortifierais de la bouche, Je remuerais les lèvres pour vous soulager.
Job se plaint de son sort
La 3, 1
Je suis l'homme qui a vu la misère Sous la verge de sa fureur.
[6]
Si je parle, mes souffrances ne seront point calmées, Si je me tais, en quoi seront-elles moindres ? [7]
Maintenant, hélas ! il m'a épuisé... Tu as ravagé toute ma maison ; [8]
Tu m'as saisi, pour témoigner contre moi ; Ma maigreur se lève, et m'accuse en face. [9]
Il me déchire et me poursuit dans sa fureur, Il grince des dents contre moi, Il m'attaque et me perce de son regard. [10]
Ils ouvrent la bouche pour me dévorer, Ils m'insultent et me frappent les joues, Ils s'acharnent tous après moi. [11]
Dieu me livre à la merci des impies, Il me précipite entre les mains des méchants. [12]
J'étais tranquille, et il m'a secoué, Il m'a saisi par la nuque et m'a brisé, Il a tiré sur moi comme à un but. [13]
Ses traits m'environnent de toutes parts ; Il me perce les reins sans pitié, Il répand ma bile sur la terre. [14]
Il me fait brèche sur brèche, Il fond sur moi comme un guerrier. [15]
J'ai cousu un sac sur ma peau ; J'ai roulé ma tête dans la poussière. [16]
Les pleurs ont altéré mon visage ; L'ombre de la mort est sur mes paupières. [17]
Je n'ai pourtant commis aucune violence, Et ma prière fut toujours pure.
Job appelle la mort
[18]
O terre, ne couvre point mon sang, Et que mes cris prennent librement leur essor ! [19]
Déjà maintenant, mon témoin est dans le ciel, Mon témoin est dans les lieux élevés. [20]
Mes amis se jouent de moi ; C'est Dieu que j'implore avec larmes. [21]
Puisse-t-il donner à l'homme raison contre Dieu, Et au fils de l'homme contre ses amis ! [22]
Car le nombre de mes années touche à son terme, Et je m'en irai par un sentier d'où je ne reviendrai pas.