Job 32, 3
Et sa colère s'enflamma contre ses trois amis, parce qu'ils ne trouvaient rien à répondre et que néanmoins ils condamnaient Job.
[1]
Voici, mon œil a vu tout cela, Mon oreille l'a entendu et y a pris garde. [2]
Ce que vous savez, je le sais aussi, Je ne vous suis point inférieur. [3]
Mais je veux parler au Tout Puissant, Je veux plaider ma cause devant Dieu ; [4]
Car vous, vous n'imaginez que des faussetés, Vous êtes tous des médecins de néant. [5]
Que n'avez-vous gardé le silence ? Vous auriez passé pour avoir de la sagesse. [6]
Écoutez, je vous prie, ma défense, Et soyez attentifs à la réplique de mes lèvres. [7]
Direz-vous en faveur de Dieu ce qui est injuste, Et pour le soutenir alléguerez-vous des faussetés ? [8]
Voulez-vous avoir égard à sa personne ? Voulez-vous plaider pour Dieu ? [9]
S'il vous sonde, vous approuvera-t-il ? Ou le tromperez-vous comme on trompe un homme ? [10]
Certainement il vous condamnera, Si vous n'agissez en secret que par égard pour sa personne. [11]
Sa majesté ne vous épouvantera-t-elle pas ? Sa terreur ne tombera-t-elle pas sur vous ? [12]
Vos sentences sont des sentences de cendre, Vos retranchements sont des retranchements de boue. [13]
Taisez-vous, laissez-moi, je veux parler ! Il m'en arrivera ce qu'il pourra. [14]
Pourquoi saisirais-je ma chair entre les dents ? J'exposerai plutôt ma vie. [15]
Voici, il me tuera ; je n'ai rien à espérer ; Mais devant lui je défendrai ma conduite. [16]
Cela même peut servir à mon salut, Car un impie n'ose paraître en sa présence. [17]
Écoutez, écoutez mes paroles, Prêtez l'oreille à ce que je vais dire. [18]
Me voici prêt à plaider ma cause ; Je sais que j'ai raison. [19]
Quelqu'un disputera-t-il contre moi ? Alors je me tais, et je veux mourir. [20]
Seulement, accorde-moi deux choses Et je ne me cacherai pas de loin de ta face : [21]
Retire ta main de dessus moi, Et que tes terreurs ne me troublent plus. [22]
Puis appelle, et je répondrai, Ou si je parle, réponds-moi ! [23]
Quel est le nombre de mes iniquités et de mes péchés ? Fais-moi connaître mes transgressions et mes péchés. [24]
Pourquoi caches-tu ton visage, Et me prends-tu pour ton ennemi ? [25]
Veux-tu frapper une feuille agitée ? Veux-tu poursuivre une paille desséchée ? [26]
Pourquoi m'infliger d'amères souffrances, Me punir pour des fautes de jeunesse ? [27]
Pourquoi mettre mes pieds dans les ceps, Surveiller tous mes mouvements, Tracer une limite à mes pas, [28]
Quand mon corps tombe en pourriture, Comme un vêtement que dévore la teigne ?