Livre de Job, chapitre 7
Souffrance et révolte de Job
Ps 102, 1
Prière d'un malheureux, lorsqu'il est abattu et qu'il répand sa plainte devant l'Éternel.
Ex 38, 10
avec vingt colonnes posant sur vingt bases d'airain ; les crochets des colonnes et leurs tringles étaient d'argent.
Ps 39, 1
Au chef des chantres. A Jeduthun, Psaume de David.
[1]
Le sort de l'homme sur la terre est celui d'un soldat, Et ses jours sont ceux d'un mercenaire.
[2]
Comme l'esclave soupire après l'ombre, Comme l'ouvrier attend son salaire,
[3]
Ainsi j'ai pour partage des mois de douleur, J'ai pour mon lot des nuits de souffrance.
[4]
Je me couche, et je dis : Quand me lèverai-je ? quand finira la nuit ? Et je suis rassasié d'agitations jusqu'au point du jour.
[5]
Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse, Ma peau se crevasse et se dissout.
[6]
Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand, Ils s'évanouissent : plus d'espérance !
[7]
Souviens-toi que ma vie est un souffle ! Mes yeux ne reverront pas le bonheur.
[8]
L'œil qui me regarde ne me regardera plus ; Ton œil me cherchera, et je ne serai plus.
[9]
Comme la nuée se dissipe et s'en va, Celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas ;
[10]
Il ne reviendra plus dans sa maison, Et le lieu qu'il habitait ne le connaîtra plus.
[11]
C'est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche, Je parlerai dans l'angoisse de mon cœur, Je me plaindrai dans l'amertume de mon âme.
[12]
Suis-je une mer, ou un monstre marin, Pour que tu établisses des gardes autour de moi ?
[13]
Quand je dis : Mon lit me soulagera, Ma couche calmera mes douleurs,
[14]
C'est alors que tu m'effraies par des songes, Que tu m'épouvantes par des visions.
[15]
Ah ! je voudrais être étranglé ! Je voudrais la mort plutôt que ces os !
[16]
Je les méprise !... je ne vivrai pas toujours... Laisse-moi, car ma vie n'est qu'un souffle.
[17]
Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant de cas, Pour que tu daignes prendre garde à lui,
[18]
Pour que tu le visites tous les matins, Pour que tu l'éprouves à tous les instants ?
[19]
Quand cesseras-tu d'avoir le regard sur moi ? Quand me laisseras-tu le temps d'avaler ma salive ?
[20]
Si j'ai péché, qu'ai-je pu te faire, gardien des hommes ? Pourquoi me mettre en butte à tes traits ? Pourquoi me rendre à charge à moi-même ?
[21]
Que ne pardonnes-tu mon péché, Et que n'oublies-tu mon iniquité ? Car je vais me coucher dans la poussière ; Tu me chercheras, et je ne serai plus.