Livre de Job, chapitre 24
Job décrit la voie des impies
Jé 12, 1
Tu es trop juste, Éternel, pour que je conteste avec toi ; Je veux néanmoins t'adresser la parole sur tes jugements : Pourquoi la voie des méchants est-elle prospère ? Pourquoi tous les perfides vivent-ils en paix ?
Ec 8, 11
Parce qu'une sentence contre les mauvaises actions ne s'exécute pas promptement, le cœur des fils de l'homme se remplit en eux du désir de faire le mal.
Ec 4, 1
J'ai considéré ensuite toutes les oppressions qui se commettent sous le soleil ; et voici, les opprimés sont dans les larmes, et personne qui les console ! ils sont en butte à la violence de leurs oppresseurs, et personne qui les console !
[1]
Pourquoi le Tout Puissant ne met-il pas des temps en réserve, Et pourquoi ceux qui le connaissent ne voient-ils pas ses jours ?
[2]
On déplace les bornes, On vole des troupeaux, et on les fait paître ;
[3]
On enlève l'âne de l'orphelin, On prend pour gage le bœuf de la veuve ;
[4]
On repousse du chemin les indigents, On force tous les malheureux du pays à se cacher.
[5]
Et voici, comme les ânes sauvages du désert, Ils sortent le matin pour chercher de la nourriture, Ils n'ont que le désert pour trouver le pain de leurs enfants ;
[6]
Ils coupent le fourrage qui reste dans les champs, Ils grappillent dans la vigne de l'impie ;
[7]
Ils passent la nuit dans la nudité, sans vêtement, Sans couverture contre le froid ;
[8]
Ils sont percés par la pluie des montagnes, Et ils embrassent les rochers comme unique refuge.
[9]
On arrache l'orphelin à la mamelle, On prend des gages sur le pauvre.
[10]
Ils vont tout nus, sans vêtement, Ils sont affamés, et ils portent les gerbes ;
[11]
Dans les enclos de l'impie ils font de l'huile, Ils foulent le pressoir, et ils ont soif ;
[12]
Dans les villes s'exhalent les soupirs des mourants, L'âme des blessés jette des cris... Et Dieu ne prend pas garde à ces infamies !
[13]
D'autres sont ennemis de la lumière, Ils n'en connaissent pas les voies, Ils n'en pratiquent pas les sentiers.
[14]
L'assassin se lève au point du jour, Tue le pauvre et l'indigent, Et il dérobe pendant la nuit.
[15]
L'œil de l'adultère épie le crépuscule ; Personne ne me verra, dit-il, Et il met un voile sur sa figure.
[16]
La nuit ils forcent les maisons, Le jour ils se tiennent enfermés ; Ils ne connaissent pas la lumière.
[17]
Pour eux, le matin c'est l'ombre de la mort, Ils en éprouvent toutes les terreurs.
[18]
Eh quoi ! l'impie est d'un poids léger sur la face des eaux, Il n'a sur la terre qu'une part maudite, Il ne prend jamais le chemin des vignes !
[19]
Comme la sécheresse et la chaleur absorbent les eaux de la neige, Ainsi le séjour des morts engloutit ceux qui pèchent !
[20]
Quoi ! le sein maternel l'oublie, Les vers en font leurs délices, On ne se souvient plus de lui ! L'impie est brisé comme un arbre,
[21]
Lui qui dépouille la femme stérile et sans enfants, Lui qui ne répand aucun bienfait sur la veuve !...
[22]
Non ! Dieu par sa force prolonge les jours des violents, Et les voilà debout quand ils désespéraient de la vie ;
[23]
Il leur donne de la sécurité et de la confiance, Il a les regards sur leurs voies.
[24]
Ils se sont élevés ; et en un instant ils ne sont plus, Ils tombent, ils meurent comme tous les hommes, Ils sont coupés comme la tête des épis.
[25]
S'il n'en est pas ainsi, qui me démentira, Qui réduira mes paroles à néant ?